samedi 6 décembre 2008

l'autour

il est le troisième larron, après le renard et la fouine, qui en veut le plus à nos poulets... sa technique consiste à tomber du ciel...

il est de ce fait assez difficile de se protéger, sauf à étendre des grillages en "plafond" par dessus les parcs à volailles...
j'ai laissé beaucoup de touffes d'orties, bardanes et autres dans l'enclos des poules : elles peuvent alors mieux se camoufler et les plantes gênent l'attaquant, les proies sont moins à découvert...

l'autour (appelé aussi autour des palombes) est malgré cela très doué pour poursuivre une poule dans les bois et broussailles, il peut voler avec une agilité étonnante en évitant branches et arbres.

parfois le rapace arrive à proximité et se pose sur un arbre semant la panique parmi les poules. il attend alors qu'on l'ai oublié et au bon moment fond sur la poule la plus proche...

ses proies sont entamées, plumes arrachées (il ne cisaille pas les plumes comme ont tendance à le faire le renard et la fouine). de petites proies peuvent être directement emportées, prises dans les serres... il m'est arrivé d'assister impuissant lorsqu'un autour a pris un gros poussin : le pauvre piaillait dans les serres du rapace lorsqu'il s'est envolé pour aller se percher sur un peuplier au loin...
j'ai eu longtemps une chienne qui m'a sauvé pas mal de poules en fonçant dès les premiers cris d'alerte des volailles... elle avait appris à les reconnaître.

la plupart des attaques de rapaces sont - chez nous du moins - réduites à deux moments : les individus de passage au printemps et en automne, (ils en profitent alors pour reprendre des forces en faisant une petite pose de quelques jours dans les environs du garde-manger) ou alors celui qui niche au printemps dans les environs et a une progéniture à nourrir... l'autour est plutôt sédentaire, mais ses jeunes vadrouillent ou encore des individus venus du nord pour passer l'hiver plus au sud...

les autres racapes présentent peu de risques pour nos poules : la buse souvent accusée est quasiment inoffensive. elle est vraiment spécialisée pour chasser les petits rongeurs, surtout campagnols et mulots, en se postant à l'affût. un jour l'une d'entre elle a voulu s'en prendre à une poule en l'attaquant à plusieurs reprises mais elles n'est pas arrivé à la maîtriser et la poule se sauvait chaque fois jusqu'à se mettre sous couvert... l'épervier (qui ressemble à un petit autour) préfère les passereaux sauvages... et les poules sont trop grosses pour lui...
d'ailleurs l'autour est très utile par ses captures de geais, corneilles et autres corvidés qui ont tendance à proliférer du fait de la régression des rapaces. (les rapaces sont tous protégés par la loi).

d'autres prédateurs ?
les chats... peuvent faire de sacrés dégats. j'ai dû enfermer les miens car ils m'ont mangé plein de petits poussins et de canetons ; si je n'étais intervenu ils auraient liquidé jusqu'au dernier, en les chassant à l'affût... ils sont plus rapides que la poule ou la cane qui intervient pour défendre sa progéniture...
il faut dire que les miens sont des chats plus ou moins harets, l'un ou l'autre même mordant si on le touche... ils sont capables aussi de manger les oeufs qu'ils entament et lèchent sur place dans les pondoirs...

les corneilles : elles aussi peuvent faire des massacres en venant cueillir, à plusieurs, les poussins les uns après les autres... les corneilles volent au sol ou sautent d'un endroit à l'autre en essayant de trouver les poussins qui se sont réfugiés dans les herbes... la poule court alors dans tous les sens et ne sait plus, à force, où donner de la tête...

les rats : attention car ils sont souvent présents en raison du nourrissage et du stockage de céréales destinés aux animaux. ils sont féroces et tuent et emportent les petits poussins ou canetons. ils emportent aussi les oeufs.



l'autour est très difficile à approcher, alors pour le photographier (tout comme les mustélidés précédents) c'est pas çà...
une illustration tirée de ce bon vieux "Peterson" : le fameux Guide des Oiseaux d'Europe de Peterson, Mountfort, Hollom, de chez Delachaux et Niestlé : c'était le livre fétiche que tout ornitho en herbe (et les autres aussi) devait avoir dans les années 60 et 70...
ici un adulte et un jeune. la femelle de l'autour est beaucoup plus grosse que le mâle, un peu plus terne, sinon les deux se ressemblent.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

je penses qu'il sagit d'un rapace de vos régions, ici nous n'avons que des buses, je n'ai jamais eu de problèmes avec elles. Par contre les rats..... ha là là !

Anonyme a dit…

L’autour est une beau rapace assez discret d’ailleurs mais qui est présent dans un bonne parti de l’Europe est donc en France.

C’est un rapace de ‘Bois’ qui quitte rarement le couvert végétal !

Mon grand père l’appelait ‘bête à poule’ qu’il confondait d’ailleurs avec notre buse variable !

Mais mêmes s’il collecte quelques poules à de rare occasion c’est avant tout un rapace fort utile et nécessaire à l’équilibre de la forêt pour sa biodiversité.

Ici en Amérique du Nord nous avons une espèce présente sur l’archipel De Spm !

D’ailleurs nous avons quelques airs de reproduction, gare aux adultes si vous approcher un peu trop près !!

Merci pour ces beaux textes

Dom

http://www.cancoillotte.net/

Anonyme a dit…

salut,

je suis passé dans une ferme récemment où la chienne avait appris à reconnaitre les rapaces en vol et à abboyer dès que la moindre buse survolait la ferme.

c'était vraiment impressionnant. il suffisait de taper dans les mains ou l'exciter un peu pour qu'elle se mette à chercher dans le ciel en parcourant le terrain.

geispe a dit…

la nôtre c'était un peu comme çà. nous avons beaucoup de hérons cendrés et on s'amusait chaque fois lorsque l'un d'eux passait au-dessus de nous, à lui dire "va chercher le héron" (en fait pour s'amuser on disait va chercher le néron") :-)
elle le poursuivait alors sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à ce qu'il disparaisse...
le héron lui, devait en sourire aussi...