l'autarcie c'est tout... très vaste, donc... et
il y a des sujets que je n'ai pas encore eu l'occasion d'aborder, du moins pour ce qui est de l'expérience pratique - et pour certains je ne suis pas prêt d'y arriver -dans un sens cela veut dire que l'on ne risque pas de s'ennuyer, dans un mode de vie plus rustique :
- la forge : il s'agit d'abord d'apprendre à fabriquer du charbon de bois... donc tout un programme déjà rien que pour çà... et ensuite si aujourd'hui nous avons plein de ferraille... si l'on voulait "remonter et s'intéresser aux sources" il faudrait que je vois où chercher du minerai de fer... ensuite comment transformer ce minerai en quelque chose de "forgeable" au moyen d'un marteau et d'une enclume...
d'ailleurs il me faudrait d'abord fabriquer un marteau et une enclume... :-)
- le charron : activité déjà bien particulière qui signifie l'utilisation de la roue et des charrettes : on entre dans une société ou les sentiers sont remplacés par des voies qui demandent trois fois plus d'espace et qui doivent être de préférence plates et régulièrement entretenues afin que l'on puisse y rouler... c'est un monde où l'on a déjà de la production et de la circulation de biens de consommation...
- la vannerie : c'est déjà un artisanat plus facile à mettre en pratique : le saule pousse tout seul, à foison... et le reste c'est du savoir-faire... n'empêche qu'il faut savoir faire... j'ai "sous la main" l'un ou l'autre gitan devenus des habitués quand ils passent... et qui m'ont fait de beaux paniers ; je leur en ai acheté un certain nombre et ils ne sont pas avares de tuyaux pour faire de la vannerie : ils m'ont montré comment on épluche les brins de saule (étonnant comment ils font çà avec un brin de saule replié) ou encore comment avec une sorte de coin de bois ils fendent un brin en trois tout le long sans qu'il ne se casse, ou aussi comment on fabrique un balai de bouleau ou de genêt en y enfonçant les bottes dans trois anneaux de saule préparés à l'avance...
un beau panier est difficile à faire si on n'a pas le coup de main... alors pour l'instant je les laisse faire puisqu'ils font bien mieux que moi et c'est aussi leur gagne pain... dans un monde autarcique où l'on troque, cela impliquerait que l'on ait quelque chose à donner en échange, faute de payer en argent par exemple... là cela poserait le problème de la valeur que l'on accorde aux choses... et celui aussi simplement d'avoir du surplus à échanger... et un surplus qui soit intéressant ou utile à l'autre...
- la poterie : je me dis que c'est moins urgent vu la profusion de récipients en tout genre dont nous disposons, surtout avec des casseroles modernes presque inusables si elles sont en inox, ou encore une vieille poêle en fonte...
pour la poterie il faut de l'argile : j'ai déjà repéré dans notre ruisseau les endroits où elle se dépose au fil de l'eau - ce sont surtout certains virages ou les petites particules microscopiques viennent se poser... mais pour faire de la poterie cette argile doit être propre sans impuretés ou du moins sans trop d'impuretés... il faut donc la travailler et la nettoyer... c'est un travail aujourd'hui fait avec des machines... difficile et long à faire manuellement.
et ensuite il faut faire beaucoup de bois... stocké à l'avance car il doit être sec... puis il faut avoir un four ou au moins une installation sommaire car les types de poterie très "rustique" sont faites à même le sol ou dans un trou préalablement creusé... différentes possibilités...
tout un art ensuite de faire un pot - à colombins car sinon il faut construire un tour - puis cuire cela sans que le résultat final ne soit de la casse : et souvent c'est proche de la loterie quand on n'a pas la routine...
- les textiles : sacré fil... car il démarre en cultivant d'abord les plantes à fibres telles que lin, chanvre (encore interdit pour l'instant), on peut utiliser l'ortie aussi, etc... ou en élevant un ou deux moutons... c'est presque plus simple mais il faut les deux car on ne peut pas bien s'habiller de laine en été... la laine est assez simple à travailler et transformer parce que plus grossière que les autres fibres ; il est déjà plus délicat de rouir le chanvre et le lin, l'ortie, puis d'essayer d'en fabriquer un fil qui puisse ensuite se tisser...
et du fil il en faut des kilomètres : je n'ai pas vraiment pu trouver de réponse lorsque j'ai cherché à savoir combien de fil pour tisser un drap de lin et combien d'heures passées à filer ce fil... mêmes questionnements pour un vêtement...
une fois que l'on a passé des jours et des jours à filer... il faut tisser... et là encore la laine est plus simple d'utilisation : elle se tricote, se crochète tandis que c'est moins évident avec un fil de lin... encore que...
- les "chaussants" : important d'avoir quelque chose de costaud aux pieds, et si possible d'étanche, surtout si l'on est dans un mode de vie rustique... (du moins en mauvaise saison car il y a des partisans du pieds nus... c'est certainement une solution saine et pour économiser les chaussants en été par exemple) si aujourd'hui certains achètent les chaussures au gré de la mode et des envies... je crains qu'en autarcie il n'y ait quelques problèmes de chaussures... (de chaussettes d'ailleurs aussi : qui sait en tricoter avec un jeu de quatre ou cinq aiguilles - qu'il faut aussi savoir faire - sabine a essayé de fabriquer des aiguilles à tricoter avec du bouleau : çà marche assez bien).
fabriquer une paire de chaussures... me paraît très difficile... il faut déjà du cuir, (tuer un boeuf, le découper et tanner sa peau ?) du fil solide, et le savoir faire du cordonnier qui assemble tout çà... finalement j'ai plus espoir d'arriver à me fabriquer une paire de sabots : j'ai eu l'occasion d'acheter une série d'outils que quelqu'un vendait... mais pas encore eu le courage d'essayer.
3 commentaires:
Eh oui!Maintenant que Adidas,Hocki et quelque autres malheureux petits sous-traitants ont tous étés licenciés,on pourrait bien un jour avoir à nouveau besoin de godasses de qualité!
Quelle charge de travaille et de connaissance en perspective. Je pense que pour qu'une vie en autarcie fonctionne plus facilement, il faudrait vivre en communauté et que chacun ai son savoir faire. Seul comme ça, ça me parait être un travail de titan.
difficile effectivement de savoir et pouvoir tout faire... le problème étant, dès qu'il y a un groupe, ou répartition des tâches, de trouver des solutions pour que cela reste équitable...
à l'expérimentation nous avons remarqué qu'il y a des choses qu'on laisse volontiers plutôt faire à d'autres... et d'autres choses où l'on consomme bien plus si on ne les fait pas soi-même par exemple... :-)
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