jeudi 3 janvier 2008

les aliments de l'autarcie

je vais essayer de les passer en revue en les examinant plus précisément sous l'angle de l'autarcie. ...
ce sont des aliments que l'on peut facilement produire soi-même et reproduire : car il s'agit de les perpétuer en faisant ses propres semences... et replants...
en autarcie il n'est pas prévu d'aller acheter des graines ou des plants - si aujourd'hui on le peut... il n'est pas sûr que ce sera toujours le cas...
or produire des semences demande un soin tout particulier pour faire arriver une plante à terme... ; si les annuelles produisent des graines au bout de la saison, les bisanuelles devront être soignées jusqu'à la saison suivante et il faut alors arriver à leur faire passer l'hiver sans encombre, dehors, ou à l'abri, à l'intérieur...

(les plantes annuelles sont celles qui, semées au printemps, poussent et fructifient (donnent des fruits ou graines) à la fin de la saison c'est à dire en été ou en automne...
les plantes bisanuelles sont semées dans l'année, et selon le cas elles sont utilisables dans l'année ou l'année suivante, mais elles ne feront des graines que l'été de l'année suivante... quant aux plantes appelées vivaces : elles se débrouillent toutes seules et repoussent tout le temps à partir du même pied... elles peuvent bien entendu aussi faire en plus de cela des graines en général dans l'année... mais ce sont des plantes que l'on n'a pas besoin de semer ou planter tous les ans... des plantes particulièrement intéressantes car elles "poussent toutes seules"...)

à l'expérience on constate que les aliments de l'autarcie ne sont pas forcément les aliments que nous mangeons couramment aujourd'hui : il faut avoir six à neuf mois de stocks, voire une année entière jusqu'à la nouvelle récolte... il faut que la production soit certaine, que le stockage soit sûr et efficace... sous peine de risquer la disette... car on part du principe que l'on est dans un monde où l'on ne peut rien acheter : il faut produire soi-même tout ce dont on n'a besoin.

si par exemple je n'ai aucun problème pour aujourd'hui aller acheter 500g de lentilles et un kilo de tomates... il n'est pas du tout certain qu'en autarcie j'arrive à les produire... les lentilles sont de culture délicate et de rendement faible... (chaque gousse ne renferme que deux petites lentilles... : il faut donc des surfaces, des soins et un travail importants pour en avoir une certaine quantité - facile en agriculture industrielle avec des machines... mais pas du tout évident si l'on cultive manuellement...) quant aux tomates, elles craignent le froid et l'humidité... les plants ne sont pas évidents à faire dans une maison peu chauffée... (il n'y a pas de serre en plastique ni même en verre, en autarcie) et il faut éventuellement selon la région où l'on vit, envisager de cultiver autre chose et se passer de ces produits ... ou encore si on arrive à en produire un peu, ce sera un produit "de luxe" juste pour améliorer l'ordinaire l'une ou l'autre fois...
ce sera plus une culture facultative par opposé à la culture du "nécessaire basique"...

personnellement je suis dans le nord-est de la France et mes expériences se limitent donc à une région froide en hiver, et de fond de vallée humide de semi-montagne... (Vosges du Nord)

les produits de l'autarcie vont donc varier énormément selon l'endroit où l'on vit : le type de sol est important aussi puisque selon le cas on pourra cultiver certaines choses en sol argileux et alcalin mais il faudra cultiver autre chose en sol humide et acide... ce qui est mon cas...

4 commentaires:

Snoopy07 a dit…

Bonjour,

je découvre votre blog, qui contient pas mal d'articles intéressants. Je n'ai pour le moment lu que quelques articles, en commençant par le début. Cependant, je m'interroge sur la motivation de votre démarche. S'agit-il de la crainte de la raréfaction des énergies bon marché ? D'un retour à une vie plus saine "comme autrefois" ? D'un rejet du système économique et politique mondialisé ?

Je réfléchis moi même fréquemment à ces questions fondamentales. Mes réponses à ces sujets sont bien différentes : je crois en la sobriété heureuse, mais bien loin de l'autarcie, il s'agit de créer plus de liens sociaux et économique sur le plan local.

Votre démarche d'autarcie me semble plus être un repli sur soi. A aucune époque, l'Homme n'a eu cette démarche, car l'Homme est un animal social. Il a besoin de lien, de communauté et d'entraide.

Aussi, permettez-moi de vous reposer la question : quelle est votre motivation ?

J'ai également une question subsidiaire : vous avez des blogs ==> ordinateur, internet, électricité, appareil photo. N'est ce pas en contradiction avec vos principes ?

Ne sentez pas d'agressivité de ma part dans ces questions. Il s'agit simplement pour moi de mieux comprendre le pourquoi de votre démarche. Je vous souhaite bonne continuation et beaucoup de bonheur dans l'équilibre que vous semblez avoir trouvé avec votre environnement.

geispe a dit…

non, bonnes questions... qui me permettent à moi-même de me "resituer", parfois... :-)

l'énergie bon marché va se raréfier - c'est en train, le fossile à long terme s'arrêter, et il faudra donc trouver d'autres solutions... une recherche de vie plus saine et agréable, oui... peut-être pas forcément comme autrefois car le système ancien était loin d'être optimal : il faut inventer mieux...

en étudiant la traçabilité d'une sobriété heureuse il me semble que l'on devra être presque aussi sobre que mon idée de vie rustique si l'on veut être respectueux de l'environnement, durable et éthique... c'est justement ce qu'il m'intéresse d'expérimenter...

à propos de la notion d'autarcie, j'essaie d'allier une sorte de repli sur soi ou plus précisément une "capacité d'autarcie" avec le lien social. une "capacité d'autarcie" implique d'être polyvalent et de savoir tout faire soi-même et effectivement de ne pas avoir besoin de l'autre, ou du moins le moins possible. c'est, dans un système, une assurance vie mais aussi d'équité et d'éthique : en cas de pépin chacun sait se débrouiller de façon autonome et indépendante (aujoud'hui c'est tout l'inverse). cet exercice permet de prendre conscience de la valeur des choses : si l'on fait soi-même on consomme et on a des exigences, des valeurs différentes.
et enfin une fois acquise, cette "capacité d'autarcie", cela n'empêche aucunement d'être social, d'être dans une communauté, de collaborer, d'entraîder en situation d'exception. (afin de ne pas tomber dans les abus)...
la différence importante sera que tout ce que je viens de citer sera un fait volontaire et non le fait de la nécessité, celle-ci créant obligatoirement des liens de hiérarchie, de soumission et d'exploitation des personnes. c'est le monde que nous avons aujourd'hui et c'est aussi celui de nos anciens.
il faut peut-être remonter à plus de dix mille ans pour trouver des individus libres... car ils ne l'étaient plus dès que l'on a démarré des spécialisations et du commerce... il faut donc réinventer la liberté... mais pour cela il faut effectivement en avoir envie...
si je fais un assemblage de cellules sachant chacune fonctionner de façon autonome ce sera à mon avis différent et bien plus efficace que si j'assemble des cellules qui sont incapables de fonctionner individuellement...

pour la question subsidiaire : le Net, par exemple, est un outil étonnant d'aujourd'hui et il faut s'en servir tant qu'il est là... il permet d'apprendre et de communiquer instantanément avec tout le monde jusqu'à l'autre bout de la planète... sans avoir à se déplacer...
je ne suis pas non plus "doloriste" et considère que la vie est un jeu dans lequel on peut se faire plaisir tout en essayant bien sûr de se fixer des limites raisonnables...

geispe a dit…

en fait, dans tout cela il s'agit presque plus d'un état d'esprit et d'une forme d'autodiscipline à acquérir, mais état d'esprit et mise en pratique sont étroitement liés... le second et le système qui en résulte étant la conséquence des premiers...

la fourmi a dit…

Bonjour,
je me promène ce matin sur Internet (tant que c'est encore possible) car je me pose des questions sur la vallée où je vis. Et si nous étions obligés, un jour, de vivre sans contacts avec le reste du pays ?
14 communes, pour un total (peut-être sur-évalué) moins de 2500 habitants.
Des montagnes tout autour, et seulement trois accès vers le reste du monde : le col du Tourmalet fermé pendant six mois d'hiver, la route des gorges fréquemment fermée car les rochers tombent dessus, et le col de Boucharo (seul passage vers l’Espagne, non goudronné et inaccessible l'hiver.
Et si, tous ensemble, nous décidions de rendre notre territoire autonome ?

Nous avons de l'eau et des centrales électriques. Mais nos terres ne servent qu'à l'élevage. Je réfléchis, j'imagine, je rêve...
Je vais regarder votre blog pour m'instruire