dimanche 5 avril 2009

réserves



j'ai replanté plein de navets pour leurs fanes et leurs graines... mais j'en ai quand même conservé environ une caisse : les réserves doivent encore être importantes au printemps, histoire de suffire jusqu'à la première récolte. on a tendance à l'oublier mais les "basiques" (racines, céréales, légumineuses, oléagineux) doivent nous permettre de tenir jusqu'en été... les plantes sauvages viennent alors en appoint, pour permettre, justement, de faire la rallonge...

pour ma part je n'ai "déjà" plus de pommes de terre, et j'en ai acheté un peu : je pense en faire nettement plus cette année par exemple. idem pour tout le reste : le paysan de l'époque devait avoir un sacré savoir-faire pour gérer la culture et la production de nourriture pour la famille, et la paysanne pour ensuite stocker correctement et faire durer jusqu'à ce qu'arrive la nouvelle récolte.

ce n'est pas évident du tout... aujourd'hui quand on manque il suffit d'acheter... et lorsque l'on jardine on a tendance à cultiver pour la gourmandise sans avoir besoin de s'occuper de la production des basiques...

8 commentaires:

Amareti a dit…

Le dilemme de la vie moderne :
pour acheter quelques patates il faut travailler par ailleurs (gagner de l'argent) mais cultiver une grande surface prend énormément de temps aussi (d'autant plus que la famille est grande).
Vends-tu une partie des tes récoltes, ou autre chose pour avoir de quoi acheter des patates ?

geispe a dit…

j'ai de quoi puisque je suis retraité depuis deux ans (j'étais épicier bio sur les marchés)... je ne vis pas du tout sans argent... (en plus comme avant je vivais de presque rien en ne travaillant volontairement qu'un jour par semaine - peu de besoins = peu besoin d'aller travailler -, ma retraite a même largement multiplié mon revenu...) j'achète toujours pas mal de choses qui me manquent parce que je ne les ai pas pour l'instant... mon autarcie reste donc très partielle et surtout est faite de multiples essais et expériences pas toujours concluantes... ce qui m'intéresse c''est d'essayer de faire "comme si" je ne pouvais plus rien acheter (en cas de crash généralisé et définitif, par exemple - mais aussi simplement par envie et curiosité car je pense qu'il s'agit de notre futur compte tenu de l'épuisement inéluctable de certaines ressources) pour voir comment on pourrait s'en sortir et ce qu'il faudrait alors faire... et je peux heureusement le faire en toute sécurité aujourd'hui, car en cas de sérieux ce serait moins simple...
une fois qu'on a la routine et que la terre "a l'habitude" aussi, le travail n'est pas tellement important... j'aimerais arriver et je suis sûr qu'on le peut - mais il nous faut encore l'inventer - à faire une agriculture "qui marche presque toute seule" et au cours de laquelle nos interventions sont limitées à certains gestes comme les semis et bien sûr récoltes, mais surtout de la gestion et de l'entretien. c'est une agriculture où la nature coopère volontiers voire travaille pour nous car elle ne demande pas mieux.

alex a dit…

Salut Geispe,

l'agriculture "qui marche presque toute seule" existe déjà: la permaculture (agriculture permanente)existe depuis quelque dizaine d'années, tu peux trouver quelque bonne vidéo explicative sur dailymotion, bonne recherche.

Amicalement.

geispe a dit…

as-tu regardé de très près et surtout essayé de mettre en pratique ? ce que j'ai trouvé ne me satisfait pas car çà ne tient pas la route et ce n'est souvent pas très autarcique...

alex a dit…

non, non, je n'ai pas encore essayé, je viens de découvrir cette pratique et je suis tout a fait novice en la matière, alors peut-être que ma voix ne compte pas trop, mais j'avais l'impression d'avoir trouver-là quelque chose d'intéressant, de pertinent même.
Ce qui m'interpelle dans la pratique de la permaculture, c'est de ne plus avoir à retourner la terre, laisser les vers et la vie souterraine faire son travail d'aérateur, ce qui implique bien sur de ne plus marcher sur certaine parcelle, avec le temps, les "mauvaises herbes" ne pousse plus au endroit non retourner: leurs graines restant "enfermées" sous la terre, le mutch permet de garder le sol humide donc plus d'arrosage (parfait pour l'autarcie).
Pour moi la permaculture, c'est redonner son rôle a la nature, l'homme en fait toujours trop, se fatigue inutilement et finis toujours par se faire du mal mais aussi a la nature.
il est possible de la laisser travailler pour nous, pour moi tout cela n'est que théorique, je ne pourrais t'en parler concrètement que l'année prochaine.
Dit moi ce qui te parait "clocher" dans tout cela mais aussi ce qui ne te parait pas être praticable dans le but d'une vie en autarcie.

merci pour m'avoir répondu,

a une lecture prochaine.

geispe a dit…

en fait la permaculture n'est pas une méthode d'agriculture ou de jardinage, mais plutôt une philosophie ou un état d'esprit et un ensemble de comportements qui mettent en oeuvre de façon optimale l'insertion de l'humain dans son milieu de vie (chacun là où il se trouve car çà peut être très variable). et ces activités vivrières humaines ne doivent pas nuire à cet environnement, mais s'y intégrer et être durables tout en répondant au mieux à tous les besoins...

les problèmes commencent cependant déjà avec cette idée puisque l'on peut alors choisir entre des activités spécialisées ou non, motorisées (donc plus dépendantes) ou non... par exemple des agriculteurs mécanisés qui vont approvisionner les villes, ou des paysans plus petits et autonomes qui produisent manuellement pour eux et les leurs, sans dépendance à une technologie extérieure. c'est la majorité des paysans du monde mais pas possible aujourd'hui chez nous :-)

je n'ai pas vu beaucoup d'exemples allant dans le sens qui m'intéresse moi, çàd l'agriculture manuelle vivrière. les exemples permaculturaux que j'ai vus en vidéo étaient plutôt des fermes qui en faisaient du business, donc pas vraiment durable.

j'ai pensé un moment qu'il faudrait inventer un autre mot pour l'idée de permaculture car il induit en erreur en faisant penser à une méthode de jardinage ou d'agriculture.

pour ce qui est des techniques agricoles c'est encore autre choses et elles sont assez diverses : l'agriculture sans labour en est une : perso c'est ce que je fais souvent, puisqu'elle fait moins de travail et elle est bien adaptée à petite échelle ; une terre régulièrement entretenue et utilisée n'a pas besoin d'être retournée car elle travaille d'elle-même ; le mulch par contre j'en suis revenu en faisant quelque chose d'intermédiaire et à la carte car j'ai bien trop de rongeurs dans mon environnement forestier... le mulch leur permet de trop se développer, et je ne l'utilise donc que ponctuellement : là j'ai par exemple recouvert mes semis de pois avec des branches de sapin, le temps de leur démarrage : cela apporte humidité mais surtout protection vis à vis des pinsons et merles qui, sinon, me mangent tout... idem pour les buttes qui font du travail pour leur mise en place, sèchent trop vite en terre légère... et forment des abris à campagnols...

alex a dit…

Merci, ton commentaire est constructif et me permet d'élargir un peut plus encore mon champ de réflexion.

Je t'avouerais que, j'avais naïvement, penser que les techniques du mulch et du "non labour" étais des techniques du genres "révolutionnaire", cela vient surement du fait de mon manque d'expérience en la matière.

geispe a dit…

on peut quand même expérimenter car c'est différent selon les endroits et les moyens et chez certains çà peut être intéressant. en plus c'est à chacun d'être inventif : il y a diverses façons de faire du non labour selon ce que l'on plante ou sème, selon l'état du terrain, etc... on gratte plus ou moins profond ou pas du tout... et il y a plein de possibilités de mulch depuis le foin (attention aux semences de mauvaises herbes alors) jusqu'aux feuilles mortes, aux brindilles, etc... on peut faire aussi un mulch momentané de protection comme je le fais, etc... etc... l'intérêt de tout çà c'est justement que l'on apprend à être inventif à force d'expérimenter, et les découvertes sont satisfaisantes...
un autre inconvénient du mulch peut être l'avantage aux limaces, qui s'y plaisent... si au départ il y en a beaucoup... mais là il y a les orvets gros mangeurs de limaçons : j'en ai délogé sept, heureusement sans les blesser, en retournant avec ménagement (au croc 4 dents) deux de mes tas de compost... ils ont été illico posés sur le nouveau tas d'à côté où ils se sont de suite enfoncés...