différentes choses me sont venues à l'esprit après une question de Isadora dans un commentaire...
je suis passé l'autre jour du côté d'un village alsacien plus proche de la plaine, (voir mon blog 4 saisons) : plein de fleurs mais aucun insecte...
alors je me suis demandé :
... au printemps ne peuvent être présents que les insectes qui ont passé l'hiver et uniquement les reines puisqu'il n'y a pas encore d'ouvrières... cela fait très peu, d'autant plus que l'hiver était froid et a dû faire des pertes... il n'y a donc naturellement que peu de pollinisateurs à cette époque là, pour les arbres fruitiers. le gros bourdonnement est plutôt estival, une fois que les nids ont été construits et les ouvrières élevées...
c'est là qu'éventuellement les abeilles peuvent intervenir, elles qui sont un peu plus populeuses dans leurs ruches... mais populations réduites elles aussi, puisque la majorité meurent en hiver et que seul un petit essaim passe le cap. là aussi la reine commence seulement à pondre au printemps des oeufs qui ensuite donneront des ouvrières...
... par contre un bourdon p.ex. ou une abeille sauvage, ou domestique, fait un sacré boulot à lui tout seul : une pollinisation toutes les quelques secondes puisqu'il va d'une fleur à l'autre très rapidement : cela devrait en théorie être suffisant pour opérer la pollinisation de nos arbres fruitiers : il y a quand même pas mal de pollinisateurs qui ont passé le cap de l'hiver et turbinent sans s'arrêter dès le début du printemps... et il n'y a pas encore toutes les fleurs estivales...
... se pose aussi la question des goûts et de la spécialisation des insectes butineurs : peut-être que les arbres fruitiers ne figurent pas toujours au premier rang de leurs préférences ; j'avais lu qu'il valait mieux faucher les pissenlits d'un verger... si l'on veut que les abeilles s'intéressent les arbres fruitiers... :-)
... reste que nous avons quand même dans certaines régions et en général, quasiment stérilisé et vidé la nature de ses insectes : les pare-brises n'en écrasent plus... alors qu'à l'époque il fallait périodiquement s'arrêter lors d'un trajet plus long, pour les nettoyer... et sont effectivement en cause l'agriculture mais aussi les aménagements, la lumière, les ondes de diverses nature qui sillonnent la planète, mais aussi les perturbations climatiques, etc...
7 commentaires:
Et ouai, y plus beaucoup^de vie sauvages dans certains endroit,
chez moi ça va, avec les vaches, le paysan utilise pas de produits chimiques je pense.
donc y a pas mal de bourdon, et autres petits insectes.
un grand intérêt du bourdon est qu'il est plus adapté à nos latitudes et notre climat : l'abeille ne sort pas de la ruche lorsqu'il fait trop frais ou trop mauvais, alors que le bourdon est à l'oeuvre non stop depuis tôt le matin et tard le soir, même si le temps est assez frais ou pas clair...
je pense encore à autre chose, du coup : parmi les récentes et nouvelles techniques agricoles qui donnent un coup de massue à la faune des insectes et à la diversité de la flore, il y a la fauche précoce des prairies. plus simple que le foin, on fauche l'herbe prématurément pour en faire une sorte d'ensilage façon choucroute : elle se conserve sans être séchée dans des roundballers enveloppés de plastique étanche.
le problème est qu'il n'y a carrément plus de fleurs pour les insectes butineurs, l'herbe étant coupée trop tôt, ni d'ailleurs de graines pour la reproduction des variétés de plantes sauvages... de même les oiseaux qui nichent au sol - là où il y en a encore - doivent voir leurs couvées détruites puisqu'elles n'ont pas assez de temps d'arriver à terme.
Oui, c'est con,
mais en haute-Savoie, ça va bien car avec les montagnes, il y a toujours des endroits qui reste intouchables, ou peu accessible aux machines,
et puis avec les vaches on a pas mal de beau près.
^_^
Dans l'extrait suivant, les arboriculteurs du Sichuan doivent polliniser leurs arbres à la main !
http://www.dailymotion.com/video/x4rmcv_le-silence-des-abeilles_news
Ils auraient un peu abusé de pesticides dans la région et détruit tous les pollinisateurs !
oui c'est un exemple intéressant de ce qui arrive et ou on a fait un choix : récolter cinq tonnes de poires par famille, des poires dont la culture ne fonctionne pas si l'on n'utilise pas massivement des insecticides.
c'est donc en aval qu'on aurait dû faire différemment : cela implique de ne pas vouloir créer ce type de "gagne pain" qui donne sur une impasse... pas vraiment une impasse immédiate puisque çà marche à condition de polliniser à la main et de continuer d'empoisonner. le fonds de l'impasse étant atteint quand l'Homme déclinera comme ont décliné les abeilles, du fait de l'empoisonnement de son environnement.
Concernant la pollinisation des fleurs par les abeilles en début de printemps il y a deux points qui me semblent interressant de préciser :
1/ La reine reprend la ponte en début d'hiver, en janvier. J'habite dans l'isère en plaine et les hivers sont assez froids.
J'ai ouvert une ruche mi-janvier à la faveur d'une journée clémente et il y avait déjà un nid à couvain de la taille d'un poing. Donc quand arrive le printemps il y a déjà de jeunes abeilles de l'année prètes à butiner.
2/ La reine adapte sa ponte au rentrée de nectar et de pollens, ainsi la taille des colonies est proportionnelle aux ressources disponibles. Pour illustrer ce phénomène une technique apicole de base consiste à stimuler la ponte de la reine par l'apport de nourrissement en février/mars. Ainsi la population des ruches est augmentée rapidement et les colonies sont suffisament fortes pour profiter des miellées de début de printemps.
Donc je pense que les abeilles sont prètes pour les floraisons de printemps si la météo leur permet de travailler. En effet le plus gros problème pour les ruches en Mars/avril sont les coups de froids brutaux qui empèchent les abeillent de sortir.
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