dimanche 10 janvier 2010

hiver







le vent a fait tomber un saule qui était pourri à la base... un peu plus loin c'est un gros peuplier qui attend depuis cet été qu'on le découpe... au moins en partie car je ne prends souvent que la couronne le tronc étant trop gros... il se décomposera et avec un peu de chance donnera quelques pleurotes mais sinon un logis pour une multitude d'insectes et de la nourriture pour les oiseaux... au final... du compost...



il ne reste que les tiges sèches du chanvre d'eau... mais elles sont fort jolies. c'est aussi le moment où l'on peut facilement couper les ronces à leur base, là où l'on veut ralentir un peu leur croissance...



le renard est passé par ici...



je ne nourris pas encore les oiseaux (j'essaie d'éviter le nourrissage et j'économise au maximum car j'ai du mal à produire pour eux, en plus de mes productions à moi, toujours insuffisantes). mais nous n'en sommes qu'au début de l'hiver et pour l'instant il y a encore profusion de réserves : les églantines ne sont pas encore mangées et le sol est par endroit jonché de très nombreuses graines d'aulne, de semences de charme et de faînes...
en cas de besoin je leur garde les graines de diverses cucurbitacées : elles seront hachées menu, plutôt vers la fin de l'hiver, et si c'est nécessaire... (en cas de gros froid et neige par exemple : les réserves disponibles dans la nature auront alors diminué, puisque consommées par les oiseaux et autres animaux l'hiver durant).





si l'on tient au "tout manuel" on a intérêt à régulièrement s'activer, puisqu'il faut étaler sur le temps ce que, avec le moteur, on fait "en un rien de temps"...
si par exemple je veux faire mon bois de chauffage à la main je dois répartir régulièrement des "séances de bois", tout au long de l'année. que ce soit le découpage et le ramassage en forêt (je prends toujours du bois mort ou tombé puisqu'il y en a beaucoup)... ou encore le sciage en petits morceaux (qui me prend peut-être une demie-heure par jour)...

on peut procéder de diverses manières : avec une charrette on part ramasser un paquet de temps en temps mais quand même une à deux fois par semaine, si l'on veut avoir la quantité nécessaire... je procède ainsi pour participer à cette activité que nous nous répartissons, alors que Sabine préfère le plus souvent la technique du ramassage quotidien d'une dose... quotidienne, simplement à la main... cela a l'avantage qu'elle n'a pas besoin de charrette (car il faut en théorie arriver à la fabriquer et c'est un délicat travail de charron et de forgeron)... en fait elle ne rentre simplement jamais les mains vides...
tout cela implique quand même d'avoir suffisamment d'espace forestier pas loin, voire autour du lieu d'habitat... mais c'est une question "d'aménagement du territoire"...

nous brûlons environ 7 stères de bois, d'après mes estimations, à l'année, et qui nous servent à tout faire : chauffage, eau chaude, cuisine, linge, toilette, séchages des stocks alimentaires, etc... etc... ce n'est donc pas énorme, en quantité d'énergie consommée pour tous les usages d'un ménage.

si comme aujourd'hui la forêt est enneigée on peut faire cocooning, on peut scier du bois au fond de la grange, mais on peut aussi avoir envie de sortir tellement le paysage est beau : il n'y a qu'à découper les arbres tombés, et rentrer... du bois qui sera bien sûr stocké et brûlé seulement l'hiver prochain puisqu'il faut qu'il soit bien sec d'ici là... en fait nous prenons tout : pin, sapin, hêtre, charme, bouleau, saule, tremble, frêne, sureau, chêne sont grosso modo les diverses essences qui poussent par ici... parfois il en tombe un, ou encore ce sont des branches qui tombent, mais aussi les exploitants (particuliers et onf), ne sont intéressés souvent que par le "gros bois" (troncs et très grosses branches), alors que moi, c'est le bois moins gros qui m'intéresse puisque je scie tout à la main...

une scie est d'ailleurs déjà un outil magique issu d'un travail de forge : si on ne l'avait pas il faudrait sacrément changer de technique... à la hache, par exemple : forge aussi... ou pierre si l'on veut aller loin en arrière... :-)
cela nécessiterait probablement une grande cheminée dans laquelle on peut mettre des bûches bien grosses... car on ne pourra pas faire des tas de morceaux de 20 à 30 cm...

dès que l'on commence à s'affairer sur place, en forêt, et que l'on se met à scier les branches... les visiteurs affluent : merles et rouge-gorges, troglodytes... savent que l'on va remuer les ronces, la mousse, les branches, les feuilles, la terre... et qu'il y aura certainement quelque chose à y trouver qui se mange : on est rarement seul quand on travaille dans les bois... et tout le monde finalement y trouve son compte...

je me suis posé la question des autres habitants de la forêt, mais un tour un peu plus loin m'a rassuré : ils sont tous là... du moins d'après les traces laissées dans la neige : lièvre, renard, chat sauvage, biche et chevreuil, sanglier, mulot aussi...
c'est l'avantage de la neige, de voir leurs passages car autrement ils sont assez invisibles...

heureusement que l'eau de la source ne gèle jamais car c'est notre eau potable...



on peut même prendre en passant un peu de cardamine amère, si l'on veut... elle reste verte malgré le grand froid, grâce à la bonne température de l'eau...
même la scrophulaire ailée a tenu par presque moins vingt degrés, grâce à la température du ruisseau...


9 commentaires:

Remas a dit…

salut geispe,
est-ce que la dernière plante qu'on voit en photo, scrophulaire ailée si j'ai bien compris, est comestible ?

geispe a dit…

bonne question... en cherchant j'ai trouvé qu'il vaut mieux s'abstenir... ce n'est pas un poison violent mais la plante contiendrait des saponines, des flavones et des glucosides de digitale. en période de disette on aurait mangé ses racines... bien cuites...
j'ai par contre trouvé qu'on l'appelait de quatre noms latins différents selon les ouvrages : scrophularia alata, ou encore aquatica, ou encore umbrosa, ou encore neesii...
c'est surtout une plante belle et imposante en été... elle pousse dans ou au bord de certains ruisseaux (pas trop commune) et devient très grande, une allure de baslamine un peu avec ses grosses feuilles et tiges. (tiges carrées comportant quatre "ailes" à chaque coin)

Apolline a dit…

Quant à moi,je cultive des tournesols géants l'été et je récolte les graines pour donner aux oiseaux pendant l'hiver. Ils en raffolent.

Anonyme a dit…

la scofulaire peut être utilisée comme anti-inflammatoire, on en prend une feuille que l'on "claque " bien à plat à l'endroit ou ça fait mal; afin d'en éclater les pores,et on laisse la feuille en place toute la nuit et on rechange le matin...

Remas a dit…

ok, merci pour l'info, j'en vois pas mal de ces plantes par chez moi, alors je voulais bien savoir.

eLeF a dit…

Bonsoir,

Chez nous un bout de balade est couvert de ces coques "épinée"? . de quel arbre viennent elles? (photo 10)il me semble que ce sont les même que sur cette photo mais celle ci a l'air isolée ce qui m'étonne...

geispe a dit…

la photo montre une enveloppe de faîne fruit du hêtre. cette cupule un peu épineuse contient en principe deux faînes qui, si elles sont absentes, sont tombées ailleurs ou mangées par les oiseaux. elles tombent effectivement en nombre au pied des hêtres lorsqu'il y a des coups de vent.

eLeF a dit…

il y a peut être des années où ils donnent plus ou moins?il ne nous semblent pas d'en avoir piétiné autant les années précédentes. est ce que les faines peuvent être utilisés?

geispe a dit…

oui... il y a quasiment des années sans... on fait de l'huile si on presse les faînes : on les ramassait pour cela en grandes quantités à l'époque. on peut aussi les manger ou utiliser comme des noisettes si on a la patience de les décortiquer...