dimanche 31 mai 2009

tout un foin






c'est parti pour les foins : aujourd'hui le paysan mécanisé met quelques jours à faucher, sécher et rentrer son foin... tout seul...
manuellement la période des foins doit s'étaler sur quelques semaines, voire sur toute la bonne saison, du moins sur les bons jours, car il faut suffisamment de jours de soleil pour bien sécher l'herbe.

et il en faut beaucoup du foin, pour passer l'hiver... j'en fais seulement un petit supplément pour ma vieille jument car j'achète du foin pour six mois (six roundballers de 1m20 de diamètre soit un par mois). le foin que je fais manuellement (environ 70 ares actuellement - à l'époque lorsque j'avais plus d'animaux j'en faisais bien plus) est du foin en guise de supplément... il me faut aussi beaucoup de litière : elles est fauchée/séchée dans des prairies moins "goûteuses" et plutôt humides que les anciens appelaient "prés à litière" : ce sont les prairies de moindre qualité. il y pousse beaucoup de reine des prés, des carex et des laiches...

à la main on a tout intérêt à faucher tôt le matin lorsque l'herbe est fraîche et mouillée ou encore le soir lorsque la rosée l'a humidifiée... sinon çà peut être assez fastidieux, l'herbe étant molle a tendance à se coucher. mais çà dépend de la qualité de l'herbe aussi.
une faux bien martelée et aiguisée, une pierre à faux, et c'est bon...

quand vient le faucheur c'est la débandade et on retrouve de vielles connaissances comme dolomedes qui emporte son bien le plus précieux : son cocon d'oeufs... idem pour sa collègue pisaura qui est un peu de la même famille et a le même comportement...





punaise ! on n'est jamais tranquille !





il faut ensuite étaler les endains à la fourche : le soleil fait le reste. il faudra bien sûr remuer cette herbe une ou deux fois selon le temps et la chaleur...
c'est ce que j'ai fait cet après midi.

je fauche chaque fois que le temps s'y prête, par petits morceaux, de préférence tôt le matin mais aussi un peu le soir si j'ai pris du retard : de cette façon si çà se gâte et qu'il pleut, les dégats ne sont pas importants...
et c'est une activité qui va durer tout le mois de juin... et au-delà même ; puisqu'il faudra faucher le regain qui a repoussé lorsqu'on sera arrivé au bout des surfaces...



si tout va bien, après deux jours le foin est rentré. j'ai bricolé une charrette faite d'un ancien sulky : le foin n'étant pas lourd, on peut charger un grand plateau, y compris sur le brancard d'attelage, et tirer ou pousser facilement à la main. on pourrait aussi atteler mais alors on peut charger bien moins, la charrette n'étant plus rallongée...

les charrettes ou tombereaux à deux roues ne sont pas connus en alsace : on utilisait surtout de grosses et lourdes charrettes à quatre roues. mais c'était déjà l'industrie... :-) une deux roues est bien plus légère, et permet surtout de tourner sur place, ce que l'on ne peut faire avec une quatre roue, dans un chemin forestier par exemple... si l'on cherche du bois...



le foin est ensuite monté dans la grange ; les anciens - et je l'ai expérimenté un moment - faisaient parfois de grandes meules qui tiennent très bien à l'extérieur ; on a cependant un peu de pertes au niveau de la couche superficielle à cause des intempéries...

4 commentaires:

Fabienne a dit…

Encore des photos magnifiques... quelle superbe grange !

geispe a dit…

en fait comme c'est une ancienne scierie désaffectée que nous avons rachetée à l'époque, c'est un hall de scierie : à l'origine les troncs entraient par le pignon (à gauche que l'on ne voit pas) puis plus tard par ce côté à l'époque tout ouvert, au premier étage. le RC au plafond assez bas servait à récupérer la sciure qui y tombait depuis le premier où se trouvait une très grosse scie (et s'y trouve toujours d'ailleurs mais des parties ont été volées car l'ensemble était désaffecté durant cinq ans environ). il y a un second hall à l'arrière, aussi grand que le premier, ce qui fait que nous ne manquons pas de dépendances... bon en autarcie avec les moyens du bord on ne ferait pas tout çà car c'est déjà de l'industriel, l'ensemble faisant deux fois 20m de long... :-)

neste a dit…

Question d'un apprenti faucheur : martèle-tu souvent ta faux ? Au gré des avaries ou seulement en début de saison ?

geispe a dit…

régulièrement... au gré des avaries, mais martelage rapide (quelques minutes) pratiquement chaque jour si par exemple je fauche des choses plus coriaces (friches humides à reine des prés, carex, etc...) moins souvent (ts ls quelques jours pour de l'herbe de prairie) ; çà dépend aussi de la surface que l'on a fauché donc de l'usure... lorsque çà coupe moins bien on martèle un passage : on fatigue alors moins en fauchant.