jeudi 4 septembre 2008

ah, les limaces...

Quelques idées anti-limaces…

S'agissant d'une question qui revient souvent j'ai rassemblé quelques méthodes "écologiques" (non violentes - parce que je trouve que l'humain devrait travailler en accord avec la nature) pour arriver à bout des limaces ou du moins pour les tenir en respect, puisque c'est surtout de cela dont il s'agit..

on peut déjà essayer de favoriser les PREDATEURS :
- nécrophores (c'est un insecte coléoptère - le staphylin en fait partie)
- carabes (encore un coléoptère coureur, plutôt nocturne - tiens, comme les limaces :-)
- arachnides (faucheux)
- scolopendre (comme lithobie)
- larves de certaines mouches
- larve du ver luisant
- hérissons
- orvets : grand mangeur de limaçons et petites limaces
- crapauds

Bien sûr cela implique que toute ces bébètes soient présentes dans le jardin et s'y sentent comme chez elles, trouvent des abris, dans le tas de compost, et surtout sous quelques pierres, planches, oubliées là exprès, dans quelques coins "nature"... mais attention car ces mêmes abris peuvent éventuellement contribuer à abriter aussi les limaces ou même leur permettre de gaillardement se multiplier (en abritant leurs pontes par exemple)...

- canards : rafolent de limaces - on peut, tôt au printemps les laisser se promener une demie-heure le matin, dans le jardin, de préférence avec leurs canetons... aucune limace ou limaçon ne leur échappe... Plus tard dans la saison çà ne va plus car ils adorent aussi les salades et autres semis :-) -
On les nourrit alors avec les limaces ramassées. (mettre de l'eau à disposition en même temps car ils peuvent exceptionnellement s'étouffer de gourmandise si les limaces sont trop grosses) on peut éventuellement laisser les canards faire un tour en fin de saison lorsqu'ils risquent de ne plus faire trop de dégats...

- poules : ne s'intéressent qu'aux limaçons...

canards et poules présentent cependant l'inconvénient de manger aussi les bébètes utiles - et les poules de gratter voire labourer les plates-bandes. Elles ne peuvent donc être mises dans un jardin que préventivement, avant les travaux. Ils ont cependant un rôle intéressant s'ils sont en liberté à l'extérieur du jardin, où ils interceptent les limaces qui voudraient s'en approcher...
constituant une sorte d'espace infranchissable.

- escargots de bourgogne : ne pas les enlever sauf si vraiment ils sont en surnombre...(ils s'intéressent aux pontes de limaces et autrement ne commettent guère de vrais dégats, mangeant plutôt les mauvaises herbes - dont il faut alors leur laisser un peu)

- les limaces... mangent les limaces mortes : si vous les tuez, leurs cadavres vont attirer d'autres limaces - en général d'une espèce différente - qui vont se nourrir de ces cadavres (rôle nettoyeur des limaces) mais qui ensuite vont s'intéresser aux plantes du jardin...

- musaraignes : c'est un petit mammifère au nez pointu pris souvent pour une souris, mais insectivore plus proche du hérisson...

- oiseaux

c'était pour les prédateurs et à présent des METHODES MECANIQUES :

- ramassage (le soir ou tôt le matin, ou après la pluie)
- ramassage après "appât" au moyen de poquets de céréales ou son de blé (toujours à la même place sur la plate-bande)
ou encore ramassage sur les tas de mauvaises herbes fanées, sur le compost, sous des cartons, planches, cagettes de légumes vide ou cartons posés par terre...etc.. le matin vous trouverez les limaces en-dessous... il suffit de les cueillir... et déplacement de ces limaces ailleurs (prairie, friche, forêt)


AMENAGEMENTS DIVERS :

- laisser en place, en petits tas, tout ou partie des mauvaises herbes arrachées (les limaces s'intéressent aux plantes, fanées, mortes, malades ou fragilisées : ce dernier point explique leur intérêt pour les replants qu'on vient d'installer - elles ne font remplir que leur rôle écologique de nettoyeuses)
- surveiller les tas de compost qui deviennent facilement des "nids" où elles peuvent se reproduire (essentiellement en automne, grosse période de ponte)(les oeufs sont de petits amas de "billes" blanches ou un peu translucides d'environ 3mm que l'on trouve parfois sous terre, sous une pierre, dans le compost : lorsqu'on les "découvre", ils se désèchent ou se font manger par des tas de prédateurs)
- après la pluie, ou la nuit tombée, c'est souvent sur le tas de compost que l'on ramasse beaucoup de limaces... on peut en laisser quelques unes car elles sont utiles en transformant les plantes fanées jetées sur le compost : elles n'iront en général pas jusque sur les plates-bandes, puisqu'elles trouvent leur garde-manger ici.
- éloigner les plantes appréciées (condimentaires p.ex. ou certaines plantes à odeur ou goût prononcé) des côtés du jardin qui pourraient communiquer avec une friche ou une prairie : les limaces en sortent la nuit pour le casse-croute, font la tondeuse toute la nuit et regagnent la friche le matin
- ne pas laisser trop de plates-bandes en friches, car elles abritent les limaces qui en sortent la nuit pour aller casse-croûter ailleurs...
- méthode de la plate bande sur-élevée : (connue au moyen-âge) on confectionne des entrelacs (plantation de petits piquets puis tissage de branches) d'une certaine hauteur de la taille d'une plate-bande carrée. On remplit ce cadre-panier de terre : les limaces n'ont pas trop tendance à en faire l'escalade... le système peut avoir son utilité pour faire grandir des replants p.ex. (utile aussi pour des cultures qui demandent un terrain sec dans un endroit trop humide p.ex.)

Personnellement je proscris les méthodes violentes (bière pour les noyer, coup de cutter, les brûler, les écraser, etc..) répandre leurs cendres (méthode biodynamique) poison, etc...

autres astuces :

- je laisse toujours un petit nombre de limaces qui, tenu en respect, est utile ou du moins guère gênant... (elles mangent les mauvaises herbes sur pied ou fanées - produisent de l'engrais par les déjections - contribuent à décomposer le compost)
- elles sont souvent par paires (bien qu'elles soient hermaphrodites, c'est à dire que la limace peut être tantôt mâle tantôt femelle) : c'est assez amusant, si vous en trouvez une, il y en a une seconde pas loin :-)
- disséminer ou détruire leurs oeufs (à découvert ils seront vite la proie de nombreux prédateurs)
- si l'on craint les limaces, arrosages plutôt le matin (les arrosages du soir facilitent la circulation aux limaces la nuit)
- une limace passe sans problème sur du sable, des coquilles d'oeuf, du verre, grâce à son mécanisme de déplacement et sa bave qui lui évite le contact avec le support... tout au plus sur de la sciure et surtout des cendres de bois sèches, cela la handicape un peu en la forçant à "baver" plus que d'ordinaire pour étaler son tapis glissant...

PROTECTION DES SEMIS ET PLANTS :
- chassis (mais attention s'il n'est pas étanche les limaces peuvent y entrer) attention aussi de ne pas y enfermer de limaces... : avoir recours aux appâts son de blé ou autre céréale ou aliment pour les attirer et ramasser -la limace est relativement omnivore et aime les déchets de toute sorte...
- seaux pour les semis : dans de grands seaux plastique translucide récupérés, (les commerçants des marchés ou magasins les jettent souvent à l'incinérateur), j'ai enlevé le fond, posé sur la plate-bande çà fait mini serre et protection - avec ou sans couvercle selon le moment... (couvrir la nuit ou en cas de forte pluie) ou pour faire serre le jour...
- sciure
- cendre de bois (sciure et cendres ne fonctionnent plus ou plus très bien une fois mouillées par la pluie ou l'arrosage)
- Il faut surveiller spécialement les replants, car s'ils ne sont pas faits avec des mottes le plant est fragilisé, va un moment se faner le temps de reprendre... et les limaces ont un radar pour trouver les plantes fragilisées...
- pareil pour certaines plantes à odeur forte et particulièrement appréciées genre jeune persil, coriandre, céleri, carottes, basilic, etc... ces plantes agissent comme des aimants sur les limaces...

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci de cette récap !!

Je dois dire que mes débuts en jardinage (premier jardin de ma vie depuis 4 ans) ne m'ont rendu experte qu'en élevage de limaces :) de toutes sortes( même des rayées très jolies). J'ai essayé un peu tout ça... Puis abandonné. Le problème des limaces... c'est qu'il en vient tout le temps et que je suis probablement le seul jardin sans anti-limaces du quartier :(

Avec mon compost, ma spirale aromatique, mes tas de branchages et mon paillis tendance BRF... elles ont tout ce qui leur faut. Niveau prédateur : les grenouilles essentiellement (plus de hérisson et de musaraigne dans le quartier depuis des années selon les voisins, cause des antilimaces à mon avis)...

J'ai des sorte depot un peu comme tu décrit, mais comme monjardin est petit elles trouvent toujours bien une feuille ou une branche qui leur permettent d'escalader le tout.

Pour l'instant... j'ai décidé de faire avec : ce qui pousse pousse ce qui est tondu j'abandonne... Plus de basilic, de persil, de courgettes ou d'arnica... Le moment de mon premier potager recule tous les ans...

Pour information une étude parue il y a quelques années avait montré que les limaces favorisaient la biodiversité (étude d'une parcelle avec limaces et une parcelle sans, première année en faveur de celle sans, 2ème et suivante nettement en faveur de celle avec !)

Par contre merci pour les oeufs, je n'étais pas sûre que c'était des oeufs de limaces (j'en trouve sous toutes mes pierres ou presque) je sais maintenant ce qu'il me reste à faire...

geispe a dit…

les grenouilles ne sont pas vraiment maîtres en prédation de limaces, j'ai l'impression... elles doivent préférer capturer les insectes volants ? les orvets par contre je les ai plusieurs fois surpris en flagrant délit d'en manger ... mais seulement des limaçons, pas les grosses limaces.
pour un minimum d'efficacité il faudrait en faire un ramassage assidu ce qui n'est pas évident...
c'est après un moment que çà se calme alors.
intéressant l'expérience biodiversité... merci.

Anonyme a dit…

Bonjour! C'est le désastre question basilic (j'en ai replanté trois fois cet été... par contre la ciboulette et le thym n'ont pas l'air de les intéresser), je passe mon temps à "délimacer"... Pas envie de mettre du poison dans mon petit jardin non plus.
Cet été j'ai eu une invasion de charançons (otiorrhynques), j'ai commandé des nématodes comme auxiliaires à la lutte naturelle contre ces voraces qui ont ravagé plein de plantes. Les nématodes devraient tuer les larves sans perturber l'écosystème (pas comme les coccinelles exotiques), selon les vendeurs... J'espère que ça va marcher (c'est assez cher en plus).
J'ai vu qu'on propose également des nématodes d'une autre espèce comme prédateurs pour la lutte naturelle contre les limaces. Qu'en pensez-vous?
Merci pour cet article. =)

geispe a dit…

le basilic est effectivement fragile face aux limaces. peut-être essayer de semer en godets et de replanter avec la motte quand il est déjà assez grand... il ne faut pas qu'il fane au moment de la transplantation surtout...
les nématodes contre les limaces je ne connais pas.
mais les charançons ils s'attaquent à quoi ? j'ai jamais eu de problème avec eux ?

Anonyme a dit…

Je replante toujours des plants de basilic avec motte bien vigoureux, mais rien à faire c'est pire que du crack pour elles. Il faut dire que j'ai un petit jardin de ville, entouré de murs, pas beaucoup de prédateurs naturels, pas de hérisson etc. hélas...
J'ai lu à propos des nématodes anti-limaces (Phasmarhabditis hermaphrodita) sur ce site:
http://www.jardin-bio.com/boutic/bou_list.cgi?codefam=aux&codesfam=Lim.&lang=
et ici: http://www.horpi.oxatis.com/PBSCCatalog.asp?CatID=281462

Les charançons noirs de la vigne comme ceux qui ont fait une entrée façon "nuage de criquets" dans mon jardin (très sympas au demeurant), ils s'attaquent à tout (ou presque)!
Voilà son portrait que j'ai trouvé sur ce site qui parle aussi des nématodes:
http://ruelleverte.wordpress.com/2008/08/24/un-charancon-sur-mon-balcon/

La photo de la feuille un peu rongée ne ressemble en rien à celles de mon hortensia, ou des fougères (à savoir, timbre-poste, ou squelette de poisson avec quelques arrêtes) auxquels ils ont commencé à faire la fête (+ azalée du Japon, menthe, basilic, estragon, millepertuis et autres à moindres frais). Ce serait juste une question esthétique avec un petit groupe de potes charançons ce ne serait rien. Mais quand j'ai vu que les larves pouvaient réduire à néant plein de plantes (et les adultes commençaient même à s'attaquer aux campanules des murailles et à la lavande qui attirent plein d'abeilles, elles qui se font si rares! En plus mon jardinet est le seul poumon vert de l'îlot, et sans pesticides...) il a fallu que j'intervienne! Surtout que j'en ai vu dans la toile d'une grosse araignée, pas embêtés pour un sou, en train de marcher dessus pour s'en aller... Quelques unes en ont attrapé quand même, mais vu les rangs serrés des otiorhynques (jamais vu cet insecte avant en plus) ça manquait de prédateurs, et la pipistrelle qui survole mon jardin à la tombée de la nuit ne peut pas attraper ces rampants... J'ai lu qu'en cas d'invasion il peut y avoir carrément défoliation, et que cet insecte pose de gros problèmes en intérieur et serre où elle est active toute l'année.

Une astilbe en pot est déjà morte, je n'ai pas gardé la terre du pied, elle était pleine de larves. C'est après son achat que j'ai commencé à voir ces coléoptères, mais un tel nombre venant d'un pot moyen en taille, je ne pense pas que ce soit possible qu'il soit le "cheval de Troie". J'espère qu'un prochain apport de nématodes au printemps suffira à empêcher la sortie de centaines nouvelles bébêtes... Sans rire les adultes, après l'enchantement de la découverte des premiers en juin, c'est devenu hitchcockien aussi, sur certains pans de murs c'était aussi peuplé que les coccinelles que tu as prises en photo sur ton mur dernièrement (adorables, tu ne veux pas leur donner mon adresse, et moi je t'envoie mes charançons pour les remplacer ok? ;o))

Anonyme a dit…

J'oubliais les oiseaux dans les prédateurs: pour les limaces, surtout au printemps, les merles surtout en prennent pas mal pour nourrir leurs oisillons. Il y a toujours une couvée de merles depuis que j'habite là (2004).
Par contre, en été j'en vois moins mais de toute façon... quand les charançons sortent de leurs cachettes, ils dorment. ;)

geispe a dit…

certains "nuisibles" sont effectivement liés à la localisation, au biotope : jamais eu de problème de charençons chez moi... par contre merles limaçons : as-tu déjà réellement vu que les merles les capturaient, car je n'en suis pas sûr... ils ont l'air de se passionner plutôt pour les vers de terre... qu'ils délogent en sautant sur place pour taper le sol :-)

Anonyme a dit…

Oui j'ai vu un merle s'emparer d'un limaçon et le taper quelques fois sur le sol avant consommation de sa progéniture, mais il faut dire que ce grand bec béant et insistant de jeune merle qui le suivait de près l'incitait sans doute à ne pas se montrer trop difficile sur les proies. ;o)
J'en ai aussi observé un débarrasser un escargot de sa coquille en le frappant contre les cailloux...

Morgan a dit…

je découvre avec plaisir ce super blog, merci de votre travail.
je voulais vous faire part de ma méthode pour conserver mes céréales et autres graines, je met une gousse d'ail dans la boite.
et contre les limaces, j'ai broyé des aiguiles de pins et étaler autour de monjardin les gastéropodes ne savent pas glissé dessus et pour ceux qui sont déjà dans a lace, j'étale du café moulu qui tue les bêtes qui peuvent étre mangées par leur prédateurs sans les empoisonner.