vendredi 9 mai 2008

çà pousse ?

telle est la question que m'ont posée hier deux randonneurs retraités qui passaient par là...
je leur ai répondu "non" et du coup ce que je constate est confirmé aussi ailleurs... çà ne pousse pas... ou çà ne pousse plus... dans leur jardin aussi...
des semis effectués depuis plus de trois semaines maintenant sur plusieurs plate-bandes : c'est le désert... par-ci par là une plantule...
ces personnes m'ont confirmé aussi ce que je craignais : les arbres fruitiers de leur verger étaient couverts de fleurs... mais plus tard elles sont sèches... calcinées ou gelées... on ne sait pas...
en fait le nouveau climat risque de nous coûter cher sur la durée... "il fait beau" bien sûr, mais...
- trop chaud voire brûlant le jour et trop froid la nuit (3° encore ce matin et pas uniquement parce que nous en sommes aux saints de glace, car les autres jours aussi, la plupart du temps...) : les écarts de température ne permettent pas à la plante de démarrer, alors le moins fatiguant pour elle est de ne pas bouger...
- le vent est totalement déshydratant, tantôt chaud, tantôt froid... un demi-litre d'eau dans un pot de fleur est envolé une heure après... et la plante s'est épuisée à la "faire passer" par absorbsion/évaporation... attention, car c'est pareil pour les humains et la déshydratation est source de pas mal de maux... le problème étant que boire de l'eau plate n'hydrate pas vraiment : les cellules n'absorbent pas correctement cette eau... je pense que pour les plantes c'est la même chose...
- la lumière est trop violente : j'ai essayé hier de faire des photos... surexposition au soleil, sous-exposition à l'ombre ; bientôt comme sur la lune : absence de nuance entre soleil et ombre. je crains que tout cela ne soit lié à l'endommagement du filtre qui, dans l'atmosphère, intercepte les rayonnements de la lumière et la chaleur, mais aussi la conserve un peu durant la nuit...
- les prédateurs, eux, se portent bien : escagots, limaces, nématodes (vers), campagnols, certains oiseaux redevenus "nuisibles"... mon avoine par exemple... est finie cette année aussi : les campagnols ont systématiquement suivi mes lignes de semis pour méticuleusement déterrer et manger tous les grains.
- la végétation... végète : pas encore grand chose comme herbe à faucher alors que certaines années je fauchais dès fin avril. ou alors il faut faucher les grosses touffes qui sont apparues, privilégiées parce qu'elles poussent... à l'ombre et protégées du vent.
- j'ai remarqué que certaines plantes restent petites et font prématurément des fleurs pour faire des graines : c'est en général une réaction de sauvegarde de l'espèce dans un environnement devenu hostile.
le problème est que si celle évolutoion se poursuit dans ce sens, nous risquons d'avoir de sérieux problèmes de casse-croûte : les "émeutes de la faim" sont pour partie déjà liées à la baisse des rendements agricoles... le reste étant de la spéculation... mais qui se produit elle ausi à la faveur de la baisse des résultats...

8 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai lu récemment "Ermites dans la Taïga" ( de Vassili Peskov - Actes sud )que tu connais sûrement ;-)
ce que tu décris m'y fait penser, ça n'est vraiment pas rassurant.
Bon courage et encore bravo pour ton blog

Anonyme a dit…

Dans ma région (Haute vallée du Rhône) on a enfin un temps idéal: 11° la nuit, 24° le jour, mais pas d'eau.
J'ai aussi ce sentiment depuis quelques années que le soleil chauffe trop, mais c'est peut-être subjectif, faudrait pouvoir mesurer ça.
Mes fruitiers en ont aussi pris un coup. Quasiment pas une cerise, première fois en 8 ans. Le bon côté est que ça va peut-être tuer les parasites, mais faudrait pas que ça devienne une habitude.

Par curiosité que faut-il boire pour s'hydrater ?

Salutations

geispe a dit…

pour s'hydrater :
tisanes : l'eau est modifiée par la plante (c'est un bouillon de légume),
plantes à potassium et potages en tout genre mais surtout verdure et soupes de plantes sauvages comestibles (feuilles vertes):
blette, épinards, laitue romaine, céleri, brocoli, champignons de couche, tomates, potirons, crucifères feuilles,
elles maintiennent par leur apport de potassium l'électrolyse correcte et l'équilibre acide-base dans le corps...
je connais pas le bouquin que tu cites, Cerise, mais vais voir si je peux le trouver. coïncidence : hier encore sabine me disait "nous allons vers la Taïga"...

Anonyme a dit…

et bien, cela fait froid dans le dos...
d'autant plus que l'on a du mal à penser que les choses vont s'améliorer prochainement...

Anonyme a dit…

Ici dans le Sud ... le manque d'eau chronique se fait cruellement sentir d'année en année maintenant - et j'ai constaté que la végétation se met carrément "en sommeil" au plus gros de l'été - ça pousse au printemps, à l'automne et en hiver sous nos latitudes clémentes ... mais juillet/août de plus en plus de plantes se mettent au repos de plus en plus longtemps. Jusqu'au jour où ......

Anonyme a dit…

Bonjour!
Ici, en Hongrie, malgré des saisons bien marquées ( je n'y habite que depuis juillet 2007 ), il y a une sécheresse latente.
Les arbres sont attaqués par les pucerons, les pêchers ont eu la cloque. L'hiver a été très marqué. Le léger radoucissement de fin février a été suivi par un retour de températures basses qui ont bloqué la formation correcte des feuilles, et du coup, cloque.
Nous en parlons avec les voisins et eux aussi remarquent ces phénomènes dans leurs jardins, et ils sont habitués à leur terre.Les pesticides n'ont pas encore fait leur apparition, donc on ne peut pas parler de pollution ( c'est trop cher ).
Normalement, ici, c'est un sous-sol humide, et là, franchement, j'ai la même chose que dans les Alpes-de-Haute-Provence...
Ouais, j'ai comme l'impression que la terre se venge, qu'elle fait le dos rond en attendant que nous, les grands c. qui croyons que tout va durer, que nos con. vont pouvoir continuer, nous comprenions que nous dépendons d'elle.
J'ai aussi fait la constatation que la lumière est très éblouissante. Et depuis plusieurs années, on a en effet des variations de températures assez effarantes, et aussi un phénomène que je ne voyais qu'en montagne, et qu'on observe maintenant en plaine, les mini-tornades ( mini, tout de m^me !), des tourbillons quelquefois assez virulents tout de même...

JD a dit…

Bonjour

je reviens sporadiquement me plonger dans votre blog, que je trouve a chaque fois passionnant, surtout à la deuxième ou troisième lecture.

11 ans après ce post, qu'en est-il de vos observations?
évolutions, adaptations?

En passant, le livre "ermite dans la taiga" est suivi de "Des nouvelles d'Agafia".
Livre passionnant et émouvant.

Belle soirée

geispe a dit…

bonjour ! onze ans après je me suis un peu adapté à mon sol acide où tout ne pousse pas forcément bien... j'ai réduit mes ambitions et cultive essentiellement ce qui pousse pas mal dans mon fond de vallée, et ce à quoi personne ne touche : suis autosuffisant pour les pommes de terre, pois et haricots (secs), courges (il m'en reste une poignée d'énormes qui devrait durer encore un ou deux mois :-)... mais au-delà je n'arrive pas à faire pousser d'autres choses qui m'intéressent pourtant comme ail, oignons... racines comme carottes et betteraves (là c'est à cause des petits rongeurs qui les récoltent avant l'heure)... l'eau ne manque pas puisque je suis en fond de vallée même si la source où je m'approvisionne a diminué son débit de moitié voire plus... j'ai renoncé aussi à tenter les céréales car elles se font manger...